Édité par Philippe Despoix et Martin Treml. Avant-propos de Carlo Ginzburg

Gertrud Bing: Fragments sur Aby Warburg
Documents originaux et leur traduction française
[Gertrud Bing: Fragments on Aby Warburg. Original documents and their French translation]

Collection »Inédits«
Éditions de l’Institut national d'histoire de l'art (INHA), Paris 2020, 272 pages
ISBN 978-2-917902-53-0

Ancienne élève d’Ernst Cassirer, philosophe, historienne de l’art, bibliothécaire, Gertrud Bing (1892-1964) collabore dès la fin 1921 à la Bibliothèque Warburg des sciences de la culture (KBW). Elle devient bientôt l’assistante d’Aby Warburg qu’elle accompagne dans son dernier voyage italien. Ouvrière essentielle du collectif que représente l’Institut Warburg depuis sa naissance, elle en a assuré, entre autres, la transmission de la mémoire de ce laboratoire décisif de la pensée du XXe siècle et d’une histoire de l’art qui a accompli là son tournant décisif. C’est elle qui, en 1932, trois ans après la mort de Warburg, réalise la première édition de ses Écrits. À partir de 1933-1934, c’est elle qui dirige avec Fritz Saxl le redéploiement de l’Institut à Londres, le sauvant de sa destruction par le régime national-socialiste. En 1955, succédant à Henri Frankfort, elle assume la direction de l’Institut, désormais associé à l’Université de Londres. Nommée membre honoraire à partir de 1960, elle a continué à éditer les publications de l’Institut tout en travaillant à une biographie intellectuelle de Warburg. Bing meurt en 1964, laissant inachevé son dernier grand projet, une biographie intellectuelle de Warburg.

Fragments sur Aby Warburg rassemblent pour la première fois les textes ayant trait à ce projet de biographie intellectuelle de Warburg dans leurs langues originales, l’allemand et l’anglais, entre lesquelles oscille l’écriture de Gertrud Bing. Présentés chronologiquement et documentés, ils retracent cette histoire méconnue et sont autant de traces et de fragments d’une œuvre à venir dont on perçoit les contours et la teneur. Mis bout à bout, ils dessinent un portrait dont la profondeur, la singularité et l’intelligence ne peuvent s’expliquer que par la longue intimité intellectuelle qui a lié Gertrud Bing à celui qui a fini par devenir son objet d’étude : Aby Warburg.